Ccreitz is a nonnotable, living American.

I have a web page. Most of my contributions (including many made while not logged in) are purely mechanical edits. In fact, my only contributions of actual material so far are the stub for Leaning Toothpick Syndrome, the stub for the HTC Star Trek, and some additional content in the article on Marguerite de Angeli (and that was even cheating, since she was my great-grandmother). Does this make me a bad person?

My new project: cleaning up The Mass of Saint-Sécaire. I've been chasing down references and working on a better wording of the article. When I originally read Frazer's account of the Mass ten years ago, it stuck with me powerfully, and I've had little bouts of obsession ever since over figuring out whether it was something Frazer made up, plagiarized, or actually researched... turns out it was somewhere in between those last two. The answer was in a forbidden tome (an antique scholarly book which I chased down with considerable difficulty, retrieving it from Special Collections at a library on the other side of the USA), which added a welcome Lovecraftian frisson to the experience.

Here, then, is the original text from Jean-François Bladé's Quatorze Superstitions Populaires de la Gascogne (a scan is available from my web site):

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LA MESSE DE SAINT SÉCAIRE

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Il y a des gens qui n'osent pas attaquer hardiment leurs enemis, et qui n'osent pas non plus les empoisonner; par crainte de la jus- tice. Celui qui tue mérite la mort, et le bourreau lui coupe la tête.

Que font parfois certains vauriens? Ils s'en vout trouver des sorcières, pour faire donner du mal à leurs ennemis. Autrefois, les sorcières étaient brûlées vives par ordre des juges. Maintenant, les gueuses peuvent tout faire, sans que les gens en place s'en mêlent. Par bonheur, plus d'une de ces carognes a êté mise au four, sans que la justice en ait jamais rien su, ni mandé des témoins qui se seraient mal trouvés d'avoir parlé.

Il y a d'autres moyens de se garder contre cettee vermine , sans qu'on soit en droit de vous châtier. Si vous savez qu'une sorcière veut vous donner du mal, surveillez-la bien. Quand elle passera près de vous, et quand elle étendra le bras pour faire sa mauvaise oeuvre, dites en vous-même:

Que le Diable te soufle au cul.

Aussitôt, la sorcière pàtira cent fois plus qu[e] vous n'auriez pàti, et

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vous n'aurez plus rien à craindre d'elle. Pareille chose arrivera, quand vous la verrez venir de loin, si vous dites, toujours en vous-même:

« Je te doute.

Je te redoute.
Pet sans feuille.
Monte en haute la cheminée.  »

Maintenant, vous êtes averti, et vous savez ce qu'il faut faire. II y a quelque chose de bien plus rare, mais de bien pire, que le mal donné par les sorcières. C'est la Messe de saint Sécaire. L'homme à l'intention de qui on la fait dire sache peu à peu, et meurt sans qu'ou sache pourquoi ni comment, et sans que les médicins y voient goutte.

Bien peu de curés savent La Messe de saint Sécaire, et les trois quarts de ceux qui le savent ne la diront jarnais, ni pour or, ni pour argent. Il n'y a que les mauvais prêtres qui se chargent d'un pareil travail. Ces prêtres ne demeurent jamais deux jours de suite dans le même endroit. Ils marchent toujours la nuit, pour s'en aller aujourd'hui dans La Montange[1], demain dans les Grandes Landes de Bordeaux ou de Bayonne.

La Messe de saint Sécaire ne peut être dite que dans une église où il est defendu de s'assembler, parce qu'elle est à moitié démolie, ou parce qu'il s'y est passé des choses que les chrétiens ne doivent pas faire. De ces eglises, les hiboux, les chouettes et les chauves-souris font leurs paradis. Les Bohèmes y viennent loger. Sous l'autel, il y a tout plein de crapauds qui channtent.

Le mauvais prêtre amène avec lui sa maitresse, pour lui servir de clerc. It doit être seul dans l'église avec cette truie, et avoir fai'un bon souper. Sur le premier coup de onze heures, la messe commence par la fin, et tout à rebours, pour finir juste à minuit. L'hostie est noire et à trois pointes. Le mauvais prêtre ne consacre pas de vin. Il boit l'eau d'une fontaine où on a jeté un enfant mort sans baptême. Le signe de la croix se fait toujours par terre, et avec le pied gauche.


[1] Les Pyrénées.


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Il se passe encore, à la messe de saint Secaire, beaucoup d'autres choses que personne ne sait, et qu'un bon chrétien ne pourrait voir sans devenir aussitôt aveugle et sourd-muet pour toujours.

Voilà comment certaines gens s'y prennent, pour faire sécher peu à peu leurs ennemis, pour les faire mourir sans qu'on sache pour- quoi ni comment, et sans que les médicins y voient goutte.

Vous comprenez de reste que les mauvais prêtres, et les gens qui les paient pour ce travail, auront un grand compte à rondre, le jour du dernier jugement. Aucun curé ni évèque, pas même l'archevèque d'Auch, n'a le droit de leur pardonner. Ce pouvoir n'appartient qu'au pape de Rome, qui ordonne alors, pour toute la vie, des péntences plus terribles que le plus profond des enfers. Mais bien peu de ces misérables veulent s'y soumettre, et la plupart meurent damnés sans remission.

II y a pourtant un moyen de se garder contre la messe de saint Sécaire; mais je ne sais pas la contre-messe qu'il faut dire. Vous pouvez croire, Monsieur Bladé, que si on me l'avait apprise, je vous l'enseignerais de bon coeur. Votre pauvre père (Dieu le pardonne!), etait un brave homme, qui m'a fait service plus d'une fois. Tâchez de le valoir. J'ai ouï dire que vous parliez le français aussi bien que les avocats d'Auch, et même d'Agen.[1] Pourtant, vous n'êtes pas un francimant,[2] et il n'y a pas de métayer qui sache le patois mieux que vous. Aujourd'hui, force bourgeois de Lectoure, qui ont vingt-quatre heures de loisir par jour, en passent plus de la moitié à lire les nouvelles, et à se disputer pour savoir qui on nommera aux élections. Its font semblant de ne pas croire aux sorciers et aux loups-garous. Mais j'en connais qui, la nuit, tremblent de peur dans leurs lit, quand ils ont souflé leur chandelle.

Tout cela, Monsieur Bladé, est pour vous dire que si je savais la


[1] Agen est le chef-lieu d'une Cour d'Appel, comprenant sous son ressort les trois départements de Lot-et-Garonne, du Gers et du Lot.

[2] Se dit d'un homme qui affecte le langage et les manières des Français du Nord.


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contre-messe de saint Sécaire, je vous la réciterais de bon coeur, pour la mettre par écrit, parce que je vous crois incapable d'en faire un mauvais usage. Marquez pourtant que cette messe a le pouvoir de faire mourir le mauvais prêtre et les gens qui l'ont payé. Ils séchent peu à peu , et meurent sans savoir ni pourquoi ni comment, et sans que les médecins y voient goutte.[1]


[1] Dicte par feu Cazaux, de Lectoure. La croyance à la messe de saint Sécaire est encore fort répandue en Gascogne.


And here is my translation (first cut, with [?] marking a few places where the idiom was impenetrable):

THE MASS OF SAINT SÉCAIRE

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There are those who do not dare to boldly attack their enemies, nor to poison them, out of their fear of justice. Those who kill have earned death, and the executioner's axe taking their heads.

So what can these ne'er-do-wells do? They seek out witches, to do evil to their enemies. Once, witches were burned on sight by judicial order. Now, the swine can do whatever they like, and no one can do anything to interfere. Luckily, more than one of these cadavers has been burned, justice never knowing anything of it, and without calling witnesses who would be found guilty if they spoke.

There are other ways to protect yourself against these vermin, without fear of punishment. If you know that a witch wants do you wrong, keep an eye out for her. When she passes close to you, and she extends her arm to do her evil work, say to yourself:

May the Devil blow up your ass!

At once, the witch will suffer a hundred times more than you would have suffered, and

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you will no longer have anything to fear from her. A similar thing will happen, when you see her coming from a distance, if you say, to yourself:

"I suspect you.
I fear you.
Fart without sheet. [?]
Go up the chimney. "

Now, you've been warned, and you know what you have to do.

There is something rather rarer, but rather more fearsome, than this evil done by witches: the Mass of Saint Sécaire. The man for whom it is said withers little by little, and dies without knowing why nor how, and even the doctors will understand nothing of it.

Very few priests know the Mass of Saint Sécaire, and three quarters of those who know it will never say it, for gold or silver. Only bad priests will undertake such a task. These priests never stay two days in a row in the same place. They always travel at night, leaving today from the mountains[1], arriving tomorrow in the Moors of Bordeaux or Bayonne.

The Mass of Saint Sécaire can only be said in a church where it is forbidden to congregate, because it is half-ruined, or because things were done there which no Christian should do. From these churches, the horned owls, the screech owls and the bats make their paradises. Gypsies lodge there. Under the altar, there are a bevy of singing toads.

The bad priest brings with him his mistress, to serve as his clerk. He must be alone in the church with this sow, and to have enjoyed a good supper. At the first stroke of eleven o'clock, he begins the mass, reading the whole thing backwards from the end, finishing at midnight exactly. The host is black, and has three points. The bad priest does not consecrate wine. He drinks the water of a well into which a child, who died unbaptized, has been thrown. The sign of the cross is always made on the ground, and with the left foot.

[1] The Pyrenees.

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And many other things occur at the Mass of Saint Sécaire, things that nobody knows, and that a good Christian could not see without immediately being struck blind, deaf and dumb forever.

And that is how some people make their enemies to wither little by little, and die without knowing why nor how, and even the doctors will understand nothing of it.

You understand, of course, that the bad priests, and people who pay them for this work, will have a great account to render on the day of the last judgment. No priest or bishop, not even the archbishop of Auch, has the right to forgive them. That power belongs only to the pope of Rome, who then orders the guilty, for the rest of their lives, to undertake penances more terrible than deepest hells. But very few of these poor wretches will submit themselves to it, and the majority die damned without remission.

There is however a means of protecting yourself against the mass of Saint Sécaire; but I do not know the black mass that you'd have to say. You must believe, Mr Bladé, that if it had been taught to me, I would teach it to you in good conscience. Your poor father (God have mercy on him!) was a good man, who helped me more than once. Try to be as good. I have heard it said that you speak French as well as those lawyers in Auch, and even in Agen.[1 ] For all that, you're no "francimant,[2]" and there is no sharecropper who knows the patois better than you. Today, consider [?] the middle-class man of Lectoure, who has twenty-four hours of leisure a day, which he can spend reading the news, and arguing over who will win the elections. They pretend not to believe in wizards and loups-garous. But I know some of them who, at night, tremble in fear in their beds, when they've blown out their candles.

All this, Mr Bladé, is to say to you that if I knew

[1] Agen is the chief town of a Court of Appeal, comprising the three départements of Lot-et-Garonne, Gers and Lot.
[2] Said of a man who affects the language and the manners of the Northern French.

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the black mass of Saint Sécaire, I could tell you the whole thing in good conscience, so that you could put it in writing, because I believe you wouldn't use it for evil. Because this mass can kill the bad priest and people who paid him. They wither little by little, and die without knowing why nor how, and even the doctors will understand nothing of it.[1]

[1] Related by the late Cazaux, of Lectoure. Belief in the mass of Saint Sécaire is still extremely widespread in Gascony.