PARIS (AFP) - Un million d'espèces animales et végétales pourraient disparaître en raison du changement climatique, estime une étude parue dans l'édition de jeudi de la revue scientifique britannique Nature.

Les 19 auteurs, sous la direction du biologiste britannique Chris Thomas (Université de Leeds), ont modélisé l'évolution d'ici 2050 de 1.103 végétaux et animaux (mammifères, oiseaux, reptiles, grenouilles, oiseaux, papillons et autres inverterbrés) dans six régions du globe particulièrement riches en "biodiversité", c'est-à-dire en variétés d'espèces, dans différents scénarios climatiques.

Les régions concernées, qui représentent 20% de la surface du globe, sont l'Europe et la Russie occidentale jusqu'au Caucase, le Mexique, l'Afrique du Sud, l'Australie et la région centrale du Brésil (Cerrado).

Un premier scénario envisage un faible réchauffement d'ici 2050 par rapport à 1990 (augmentation de la température moyenne de 0,8 à 1,7 degré Celsius et concentration de CO2 dans l'atmosphère de 500 parties par million contre 370 ppm).

Le deuxième table sur un réchauffement moyen (+ 1,8 à 2 degrés, 500 à 550 ppm) et le troisième sur un réchauffement important (plus de 2 degrés et CO2 supérieur à 550 ppm).

En cas de faible réchauffement, entre 9% et 31% des espèces étudiées seraient condamnées à disparaître, selon qu'elles réussissent ou non à s'installer dans des régions plus clémentes, indique l'étude.

La fourchette monterait à 15-37% en cas de réchauffement moyen et à 21-52% en cas de réchauffement important.


Le réchauffement du climat pourrait faire disparaître des centaines d espèces d'ici 2050


INDIANAPOLIS (AP) - Le réchauffement climatique pourrait provoquer l extinction de centaines de plantes et d'animaux au cours des cinquante prochaines années, avertit une étude internationale publiée jeudi dans la revue "Nature". La nouvelle analyse a été menée par 19 chercheurs issus de 14 laboratoires dans le monde. Elle estime que plus du tiers des 1.103 espèces étudiées pourrait disparaître ou arriver au bord de l'extinction d'ici 2050 à cause du réchauffement. Des espèces déjà menacées pourraient ainsi s'éteindre, comme un petit dragon australien (hypsilurus boydii), la pie bleue européenne ou encore une souris mexicaine (habromys simulatus). Les chercheurs reconnaissent de nombreuses incertitudes dans les prévisions climatiques et les modèles informatiques utilisés. Mais ils avertissent que leurs sombres conclusions pourraient se vérifier si les pays industriels ne réduisent pas les émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement dans l'atmosphère. "Nous voyons déjà des communautés biologiques réagir très rapidement au réchauffement climatique", souligne Chris Thomas, biologiste à l'université de Leeds et principal auteur de l'étude. Alastair Fitter, un écologiste de l'université de York qui n'a pas participé aux recherches, souligne que la déforestation et les espèces invasives sont les principaux responsables de la disparition des espèces actuellement. Le changement climatique ne fera que hâter le déclin de certaines espèces, affirme-t-il. "Je pense que ce sera la troisième cause", souligne le Pr Fitter, qui a montré comment le réchauffement du climat amenait certaines fleurs à éclore de plus en plus tôt au printemps en Grande-Bretagne. Dans la nouvelle étude, les chercheurs ont évalué l'habitat actuel et la distribution de plus d'un millier de plantes et animaux vivant dans six régions incluant le Mexique, l'Australie, le Brésil, l'Afrique du Sud et l Europe. Ils ont utilisé des modèles sur le changement climatique mis au point par des experts de l'ONU qui prévoient que le réchauffement pourrait augmenter les températures moyennes de l'ordre de 1,4 à 5,8°C d'ici 2100. En fonction de l'ampleur de la hausse du mercure, les chercheurs ont établi que 15% à 37% des espèces étudiées disparaîtraient ou seraient proches de l extinction d'ici 2050. Une prévision moyenne portant sur trois scénarios possibles de réchauffement estime qu'environ un quart des espèces seront victimes du changement climatique. Reste que selon des experts, seulement 12.000 des 14 millions d'espèces végétales et animales vivant sur Terre seraient menacées d'extinction. AP