Essad Toptani, qui se cherche depuis longtemps un destin national, est le chef théorique d'un gouvernement albanais que reconnaissent en partie les Français, puisqu'ils lui adjoignent un représentant, Joseph de Fontenay puis Léon Krajewski. Ses troupes (quelques 800 hommes au départ) représentent un appoint pour les Alliés, mais Sarrail semble vouloir écarter cet homme, dont les amitiés semblent peu sûres et dont les Albanais eux-mêmes se méfient. En écartant les Grecs, qui ne sont pas, à cette date, belligérants, Sarrail empêche les royalistes d'utiliser ce qui constitue le dernier point de contact avec les Centraux et retire aux venizélistes un terrain de propagande. Autrement dit, à part ces instructions, Descoins semble avoir les mains libres et pense alors établir une « administration indigène sous le contrôle français »