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Website | www.emauxdebriare.com |
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Émaux de Briare is a French mosaics manufactory. It started in 1837 as an earthenware producer before it was bought in 1851 by Jean-Félix Bapterosses a Parisian manufacturer of porcelain buttons since 1845.
Geography
editThe manufactory Émaux de Briare is located in Briare, France [3].
The sales office has been re-located in Paris since 1878 in a building shared at the time with faïencerie de Gien. [4].
There are also two shops in Paris and an importing company in Briare ont également une Bay Shore , New York State, USA [3].
Finally, there is a museum within the factory in Briare [5].
History
editXIXe siècle
editA double start
editUne manufacture de faïence fine dite lithocérame est créée à Briare en 1837[5] par Brisset & Arambre. Elle est en avance sur son temps car elle est immédiatement dotée de fours à houille et très rapidement d'une machine à vapeur (en 1843, soit dix ans avant la Faïencerie de Gien) [6] [7].
Parallèlement, en 1843, suite à un voyage en Angleterre, Jean-Félix Bapterosses découvre la faiblesse de la production locale de boutons, car outre-manche on les frappe à l'unité. Il en tire l'idée d'une machine permettant de frapper 500 boutons simultanément [B 1] [A 1] en 1844 ce qui lui permet d'obtenir cette année-là une première médaille d'or à l'Exposition Industrielle de Paris [8]. L'invention de ce procédé performant mettra d'ailleurs un terme à la fabrication anglaise de boutons en quelques années [A 2] · [B 2].
Il fonde donc sa première usine en 1845 à Belleville (village rattaché à Paris en 1860) d'où sortent les premiers boutons industriels, dits « boutons agathes ».
En 1846, il transfère sa manufacture de Belleville dans des locaux plus spacieux rue de la Muette. En mai 1847, il dépose un nouveau brevet pour un four à moufle chauffé à la houille, permettant de réduire le temps de cuisson des boutons à 15 minutes tout en permettant une surveillance constante. Il en profite pour améliorer la plasticité des boutons en modifiant le procédé de fabrication[9].
Entre 1848 et 1849, il développe ses gammes de couleurs et perfectionne sa fabrication de boutons[A 3].
En 1850, alors qu'il est à la recherche d'un emplacement pour agrandir son usine, il tombe en panne de diligence à Briare. Il y repère alors l'usine de faïencerie fine en difficulté financière et mise aux enchères de ce fait. Elle est rachetée en 1851, avec le procédé de fabrication, par Jean-Félix Bapterosses qui, échaudé par les évènements politiques de 1848 et ayant besoin d'espace pour accroître sa production transfère sa production de Paris à Briare[5].
Le développement sur le site de Briare
editLes nouveaux locaux offrent plusieurs avantages, leur situation géographique à seulement 150 km de Paris est idéale par ailleurs pour l'approvisionnement en matières premières (terres du Limousin et houilles de Commentry), à proximité du canal de Briare facilitant la logistique et bénéficiant d'une superficie disponible plus importante[B 3]. De nouveaux fours plus modernes sont construits[10]. L'entreprise produit alors 1,400,000 boutons par jour et emploie 550 personnes. La ferme de Rivotte à proximité de l'usine est rachetée afin de fournir le lait nécessaire à la neutralisation de l'excès d'acide au cours de la fabrication de la pâte pour les émaux[A 3] · [B 3].
Jean-Félix Bapterosses milite pour le passage de la voie de chemin de fer à Briare en influençant la société des chemins de fer Paris-Orléans. Le tronçon reliant Montargis à Nevers via Briare s'intégrant dans l'actuelle ligne Moret-Veneux-les-Sablons - Lyon-Perrache sera ouvert en septembre 1861.
La production de boutons à queue métallique débute en 1860 et celle des perles en 1864[A 3]. L'usine produit alors 800,000 boutons à queue par jour[B 4] et [citation needed]
Vers 1865, l'entreprise emploie environ 700 personnes, principalement des femmes et des enfants[B 5]. Pour faire face à son besoin toujours croissant d'espace elle ouvre une annexe au sein de la faïencerie de Gien dont Jean-Félix Bapterosses est devenu l'actionnaire de référence en 1866 [11].
En 1876, des cités ouvrières avec jardins sont construites pour y loger 186 familles ouvrières -représentant environ 800 personnes- ainsi que des écoles au sein même de l'usine[A 3].
Briare devient « la cité des perles » ; sa population passe de 3,477 en 1851, date du rachat de l'usine, à 5,590 habitants en 1881[12].
Les perles fabriquées par l'usine, d'abord utilisées pour les colliers, vont accompagner le mouvement de colonisation et de conquêtes en Afrique, en Amérique latine et du Nord. Elles deviennent même une monnaie d'échange des colonies françaises en Afrique. La ville et la manufacture voient donc rapidement leur renommée dépasser les frontières[5].
En 1882, l'usine commence la fabrication de la mosaïque en émaux. Celle-ci reste longtemps une activité annexe de l'entreprise, production réservée uniquement aux artistes et décorateurs [13].
La société s'ouvre dès 1851 aux marchés internationaux en participant à l'ensemble des expositions universelles en France et à l'étranger du XIXe siècle: Londres en 1851, Paris en 1855, Londres de nouveau en 1862, Paris en 1867 (et 1878) Philadelphie en 1876, Sydney en 1879, Melbourne en 1880, Chicago en 1893 et encore de nouveau Paris en 1889. Elle y recueillera de nombreuses distinctions. De ce fait et pour accompagner son succès, l'entreprise dépose sa marque et protège ses brevets dans des pays comme le Japon, l'Allemagne, l'Espagne, l'Australie, l'empire Austro-Hongrois, la Russie ou les États-Unis d'Amérique (USA)[14].
L'essor de l'entreprise permet au fondateur, puis à ses descendants et alliés, dont ses gendres Paul Yver et Alfred Loreau de financer la construction de plusieurs édifices de la commune : l'église Saint Etienne (1895), l'hôpital Saint Jean, la maison de retraite, les écoles Sainte Anne et Saint Jean et le stade vélodrome (maintenant Yver-Bapterosses)[15].
Jean-Félix Bapterosses meurt en 1885[A 4], époque à laquelle les effectifs dépassent 1300 salariés, sans compter les milliers de personnes travaillant à l'encartage à domicile [16].
L'accès aux ports maritimes pour expédier les produits finis et recevoir les matières premières y compris de l'étranger est encore facilité par la réalisation du pont-canal de Briare en 1896 vivement soutenu par la manufacture.
XXe siècle
editA la Belle époque, avec l'arrivée du mouvement artistique Art nouveau, la mode est aux formes arrondies et à la couleur. Les Émaux de Briare répondirent à la volonté de colorer les façades et les entrées d'immeubles. L'artiste Eugène Grasset, l'un des symboles de ce courant en France, participa notamment à la confection des décors en émaux de la façade de l'église Saint-Étienne de Briare[17]. Il réalisa par ailleurs de multiples fresques en mosaïque taillée en Émaux de Briare, certaines d'entre elles sont exposées au musée des émaux. De nombreux autres mosaïstes célèbres utilisent les Émaux de Briare, on peut notamment citer : Giandomenico Facchina, Isidore Odorico ou Félix Gaudin.
Durant les années folles, la mosaïque devient un matériau prisé par les architectes, et le succès se poursuit. Dans la foulée du mouvement Art déco qui succède à l'Art nouveau, les architectes et décorateurs s'intéressent aux émaux de Briare qui vont par exemple être employés dans les travaux de Pierre Chareau[18], Michel Roux-Spitz ou Robert Mallet-Stevens[19].
Dans les années 1950, l'activité de fabrication de perles et de boutons est en perte de vitesse, du fait de l'arrivée du plastique sur le marché. La marque ne parvient pas à maintenir sa production. De ce fait, la marque se concentre sur la mosaïque et devient l'un des leaders de la céramique française.
En 1962, alors que l'entreprise « société Bapterosses et Cie » avait été transmise par voie héréditaire depuis sa création, elle est cédée au groupe Société générale de fonderie et devient « Manufacture de Briare SA » puis « SA Émaux de Briare ». Alors cotée à la bourse de Paris, elle peut se lancer dans de grands projets comme la décoration de stations des métropolitains de Paris et Bruxelles ou des aérogares de Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly. Suite à cet essor et à la renommée grandissante de la marque, la direction crée en 1965 le service de décoration. À la même époque, les Émaux de Briare ouvrent des filiales à New York, Bruxelles et Genève. Cette politique d'internationalisation culmine avec l'attribution de la mention d'excellence par le Nouvel économiste dans son concours "Oscar de l'exportation" pour l'année 1977 [20].
Parallèlement, l'entreprise travaille avec des artistes renommés, notamment ceux du mouvement d'art cinétique Op Art tels que Carlos Cruz-Díez et Victor Vasarely.
Données économiques
editLa société EMO - émaux et mosaiques est une société par actions simplifiée au capital de 2,844,988 €. L'entreprise employait 94 personnes en 2009[2].
Procédés de fabrication
editLe procédé de fabrication de la mosaïque se déroule en trois phases : la fabrication de la pâte d'émail appelée fritte ; le pressage en éléments et la cuisson ; le tri, le collage et l'emballage.
La calcine est constituée de sable, de roches cristallines et de fondant. Ce mélange est chauffé à haute température dans les fours d'origine, puis déversé dans de l'eau froide. La réaction thermique produit la calcine qui sert de base de l'émail. Pour créer la calcine colorée, des oxydes métalliques colorants sont incorporés au moment de la fusion.
Ce procédé de fabrication donne des propriétés telles que l'inaltérabilité, l'insensibilité aux acides usuels, aux bases et aux fortes variations de température.
La cuisson est aujourd'hui encore réalisée pour partie dans les fours conçus et fabriqués par le fondateur de la marque.
Les émaux sont vendus assemblés sur une trame en fibre de verre permettant ainsi de coller la mosaïque par plaque de 12 ou 13 pierres de côté.
L'usine conserve et répertorie chaque couleur créée depuis le début du XXe siècle.
Production
editLes produits sont regroupés en deux catégories, mais tous sont en émail massif : les « émaillés » d’une part et les « pleine-masse » de l’autre.
Il existe onze gammes de produits : Harmonies, Progression, Mazurka, Polka, Pastilles, Variations, Marienbad, Émaux 24 Carats et Les Originaux (classés en « Gemmes », « Ecailles » et « Micro-mosaïques »)[21].
Exemples de réalisations
editLes Émaux de Briare ont été utilisés dans la décoration de nombreuses réalisations, parmi celles-ci, on peut citer :
- Édifices religieux : église Saint-Étienne de Briare (1895, architecte M. Dusserre, mosaïste Eugène Grasset)[C 1] · [22], basilique Notre-Dame de Fourvière[C 2] · [22] à Lyon (1872-1896, mosaïste Odorico), la cathédrale d'Évry (1995)[23], les mosquées de Geoke Dep au Turkménistan, d'Oman ou de Mantes-la-Jolie, l'église orthodoxe de San Francisco USA ;
- Transports en commun : station de métropolitains Havre-Caumartin à Paris (1904), Potsdam à Berlin, station à Bruxelles ; la gare de Lyon (1898)[C 3] · [22] à Paris, la station Étoile du réseau express régional d'Île-de-France ; les aéroports d'Orly (1959)[C 4], de Roissy (architecte : Paul Andreu), de Pittsburgh, de Cleveland, de Caracas (designer : Carlos Cruz-Díez), de Fornebu Oslo, Schipol Amsterdam
- Les centres commerciaux d'Angoulême (architecte : Alexandre Chemetoff), Brent Cross à Londres
- Hôtellerie : les hôtels 5* Royal à Évian-les-Bains, Continental à Athènes
- Sport : Le stade Louis-II à Monaco, la piscine olympique de Los Angeles
- Théâtre : théâtre municipal de Munich, façade du théâtre municipal d'Orange[C 5] · [22] (1885)
- Autres : le palais du sultan de Brunei, le palais du Türkmenbaşy au Turkménistan, le Conference Palace à Riyad, le CES du quartier d'Anse Vata à Nouméa, la Maison de verre de Pierre Chareau à Paris (1928)[C 6] · [22], immeuble d'habitation de Michel Roux-Spitz au 3 de la rue de la cité universitaire à Paris (1930)[C 7] · [22], la Villa Cavrois de Robert Mallet-Stevens à Croix (1932)[C 8] · [22], la façade du palais de justice de Nanterre, plusieurs façades d'immeubles du quartier de la Part-Dieu à Lyon, un pavillon de l'exposition universelle de Séville (1992, designer : Carlos Cruz-Díez), le siège du Pari mutuel urbain à Paris.
Galerie
editNotes et références
edit- ^ a b "Bilan gratuit des Émaux de Briare". Les Échos. www.bilansgratuits.fr. 2010. Retrieved 22 September 2010.
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- ^ a b "Fiche entreprise des Émaux de Briare". Chambre régionale commerciale et industrielle de la région Centre. www.fichentreprise.com. 2010. Retrieved 8 November 2010.
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- ^ a b "Adresses des sites sur la page d'accueil du site officiel". Émaux de Briare. www.emauxdebriare.com. 2010. Retrieved 22 September 2010.
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- ^ Une aventure industrielle p.30-51
- ^ a b c d "Musée de la mosaïque et des émaux". Conseil général du Loiret. www.loiret.com. Retrieved 22 September 2010.
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- ^ une aventure industrielle p.18
- ^ Le Giennois industriel p. 34
- ^ Une aventure industrielle p. 24
- ^ voir biographie de Jean-Felix Bapterosses
- ^ voir bibliographie Bulletin de la société d'encouragement pour l'industrie nationale p.186
- ^ le Giennois industriel p.49
- ^ "Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui". site de l'École des hautes études en sciences sociales. Retrieved 22 September 2010.
- ^ Une aventure industrielle p.95
- ^ Une aventure industrielle p.80-97
- ^ Une aventure industrielle p.68-74
- ^ Une aventure industrielle p.55-57
- ^ "Mosaïques art nouveau d'Eugène Grasset à Briare". Calaméo. fr.calameo.com. Retrieved 7 November 2010.
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- ^ Vellay. 2007 (voir dans la bibliographie).
- ^ "Mallet Stevens : œuvre". Fondation des amis de Mallet Stevens. www.malletstevens.com. Retrieved 10 November 2010.
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- ^ le nouvel économiste n°114 du 9 janvier 1978 p.79
- ^ "Les produits". Émaux de Briare. www.emauxdebriare.com. 2010. Retrieved 22 September 2010.
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- ^ a b c d e f g Monuments classés ou inscrits à l'inventaire des monuments historiques
- ^ La cathédrale de la Résurrection à Évry at Structurae
- Ernest Dumas, 1886 (voir dans la bibliographie) :
- Julien Turgan, 1865 (voir dans la bibliographie) :
- Les principales réalisations sur la base Mérimée du Ministère de la Culture :
Voir aussi
editMedia related to Émaux de Briare at Wikimedia Commons
Bibliographie
editSources historiques
- Julien Turgan (1865). Les grandes usines de France (in français). Vol. 4e série. Paris: Michel Lévy frères. pp. 273 à 288. TURGAN.
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Ouvrages techniques et didactiques
- Pascale Nourisson (February 2001). Une aventure industrielle. La manufacture de Briare (1837-1962) (in français). Allan Sutton. p. 144. ISBN 2-84253-558-8. NOURISSON.
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ignored (help) - Hélène Guéné (1991). Odorico, Mosaïste Art Déco (in français). Bruxelles: Archives d'architecture moderne. ISBN 2 87143-109-4. GUENE.
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Ouvrages touristiques et culturels
- Alain Bujak (2008). La Loire, un fleuve vivant (in français). Ouest France. pp. 62 à 71. ISBN 978-2-7373-3786-4. BUJAK.
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ignored (help)CS1 maint: unrecognized language (link) - Florence Morisot, Marie-Charlotte Lanta, Hervé Guillaume, Renaud Marca (1999). Au fil de la Loire : des paysages et de l'architecture, des traditions et des saveurs (in français). Paris: Le Lou du lac éditeurs. ISBN 2-912548-19-5. MORISOT.
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Liens internes
editLiens externes
edit- (in English and French) Official website
- Le musée de la mosaïque et des émaux sur Cœur de France
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